Première et dernière sortie en kayak

Voilà cela faisait 37 ans que je n'avais pas navigué sur le Dropt et l'envie était forte de pouvoir aller explorer les postes inaccessibles, j'emprunte donc un kayak ce qu'il y a de plus banal au camping sauf qu'il a été prévu pour la mer et donc un peu étroit, pas que j'ai un gros c.. mais je fais mon poids   avec l'aide du patron du camping je m'installe avec mon matos et là je me trouve vraiment bas mais l'ensemble semble assez stable ( faut dire qu'il y a du lest ) franchement du pur bonheur je remonte le Dropt dans un silence tout relatif vu que je ne sais pourquoi la pagaie veut toujours aller taper sur la coque   bref au bout d'un kilomètre j'ai bien trempé mon matos et vu que je maîtrise mon embarcation de manière aléatoire   je prends la décision de ne pêcher que sur le retour dans le sens du courant. la ballade est agréable la ripisylve   est dense et enveloppante ce qui rajoute au coté sauvage je me prends à rêver tel Davy Crockett remontant je ne sais que rivière du Mississippi, puis un raclement roque me ramène à la réalité, le fond de l'embarcation racle sur des branches   j'estime la solidité de la coque mais je suis pas fier. Ben en mer quand ça racle c'est que c'est foutu, donc j'ai beau me dire que c'est pas grave ..... ça continue sur un petit kilomètre puis j'arrive sur la fin du parcours vu qu'un moulin me barre la route avec des panneaux pêche interdite dans tous les coins. Ma première erreur à été de prendre un ensemble casting mon ensemble UL aurait été mieux venu pour débuter ne serait-ce que par sa taille 1,50m mais bref j'y suis j'y reste. je fais les tas de branches je m'accroche... la routine, je remet en permanence le kayak en ligne car je ne sais pourquoi il est toujours attiré par la berge et ses ronciers. Au bout d'une petite heure je commence en avoir mare un parce-que c'est lassant d'avoir à poser la canne pour se remettre en ligne, deux je sent que je pêche mal dans ces conditions et que la seule chose que je vais faire c'est polluer encore un peu plus le Dropt en rajoutant encore une couche de plombs.

Je plie le matos et je décide de profiter de la ballade, je me suis habitué aux branches qui raclent et je vais bon-an mal-an en tirant des bords comme si je faisais de la voile ( pas doué avec une simple pagaie ) même dans ces conditions ça reste magique pour moi avec tous les souvenirs de mon enfances qui refont surface, merde trente sept ans c'est long.

Maintenant on arrive à la zone critique, quand je suis monté sur ce machin ridiculement petit j'avais l'aide du boss, mais là je me retrouve seul. Après moultes manœuvres aussi bizarres qu'incongrues j'arrive quand même à me mettre parallèle à la marche qui sert de quai et c'est à cet instant précis qu'arrive un grand moment de solitude. Je vais faire comment pour descendre de ce machin sans me foutre à l'eau, ma cheville m'interdisant de m'accroupir je me retrouve droit sur le kayak, mes petits doigts cherchant à s'accrocher désespérément à la marche et ce con de bateau qui lui ne rêve que de retrouver le milieu de la rivière. Au bout d'un moment l'embarcation reprends sa liberté et je me retrouve debout sur un kayak en plein milieu du Dropt en recherche de stabilité comme un gars qui aurait trop cotisé à la sécu à coup de Riccard.

J'envisage les options et il est hors de question que j'aille à la baille car si j'estime que ma musette à des chance de flotter ainsi que ma sacoche de leurre, je suis sur que la canne elle ira rejoindre la multitude de matériel que j'ai laissé au fond au du Dropt de même vu ma position de sauteur à ski il m'est impossible de la prendre à la main sans risques.

Là je suis content qu'il n'y ai pas un petit couillon avec son smartphone pour filmer la scène, les secondes semblent interminables je me laisse retomber en arrière le plus dans l'axe possible, le transfert de masse propulse le kayak vers l'avant je me retrouve sur le cul ....ouf le matos est sauf     mais la problématique du débarquement reste la même ( heureusement que j'ai pas fait la Normandie sinon ont parlerait tous allemand ) Enfin je me souvient que dans le champs d’à coté il y a une mise à l'eau où je pourrai m'échouer avec le kayak.

Tout se passe enfin à merveille je tire le kayak hors de l'eau et met le matos à l'abri, puis va savoir pourquoi j'entreprends de ramener le kayak à travers champs, me voilà parti tirant l'embarcation aux milieu des herbes sous l'œil médusé des paysans et autres campeurs, "Sont bizarre ces gens de Marseille" là c'est sûr je passe pour un fou   je range proprement le kayak en me disant qu'il était pas près de me revoir. Arrive le patron, sûrement prévenus qu'un fou déambulait en tirant un bateau dans son camping, "pourquoi tu l'a pas laissé la-bas je l'aurait ramené à la rame"   ben oui c'était plus simple mais j'y avais même pas pensé  

Donc le kayak c'est pour les jeunes, les maigres, les agiles, mais en aucun cas pour une enclume de 115Kg de mon espèce.

Extra!!!! En plus d'avoir recruter des Ingénieurs en matos, j'ai aussi des clowns (C'est amical Pierre)   Blague en coin, tu aurais pris un canoé, la ballade aurait été un peu plus sympa juste pour la place. Je crois que le patron t'a vu venir